Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je sois plus pénétré d’estime et d’attachement[1]. »

Clément de Ris savait plusieurs de ses amis et de ses proches disposés à lui déconseiller l’abstention. Il aurait voulu les placer en présence du fait accompli. Petite lâcheté d’un caractère faible, qui, pour avoir un prétexte à ne pas agir, s’était hâté d’agir de façon à le faire naître. Trop tard ! pourrait-il ensuite répondre à qui l’entreprendrait sur ce point.

Il circulait aussi, au sujet des prévenus jugés à Tours, et d’autres qui n’avaient pas figuré au procès, des bruits qui, s’ils étaient confirmés (et sa comparution l’obligeait à en confirmer partie), l’eussent placé en difficile posture. Un de ses parents, Juge au Tribunal de Chinon, le citoyen Laval, lui écrivait, le 23 fructidor[2] : « Un huissier audiencier du Tribunal m’a dit, il y a trois ou quatre jours, qu’un nommé Blain[3], défenseur officieux à Tours, avait dit à Chinon en plein café, en sa présence, que les six individus qui vous avaient enlevé à Beauvais étaient tous des commis travaillant dans les bureaux de la Police générale, et que les six individus qui ont comparu devant le Directeur du Jury à Tours, comme prévenus de cet affreux attentat, n’étaient que des mannequins. Il a même prononcé le nom d’un de ces commis. Mais l’huissier audiencier ne se l’est pas rappelé. »

Il n’est guère de procès qui ne prête à des commérages, surtout quand l’affaire côtoie la politique.

  1. Correspondance privée de Clément de Ris.
  2. Correspondance privée de Clément de Ris.
  3. Le même qui avait défendu, aux débats de Tours, Leclerc et les époux Jourgeon.