Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Quoique dans la ville du domicile de Mme de Mauduison, j’entends très peu parler de l’affaire de son fils : cependant le père, nouvellement rentré, est ici en surveillance. Il se montre peu, car je ne l’ai pas encore aperçu. On le plaint, mais on ne le cherche pas, parce que les gens les plus honnêtes voient les choses sous leur vrai point de vue et sans esprit de parti, et qu’alors on sent que, dans l’impossibilité de donner quelque consolation au père, on doit éviter de n’avoir pas même à lui parler d’une horreur qui, au Tribunal de la société, sera toujours dans tous les cas une infamie et une déshonorante atrocité. Si nos concitoyens de Tours étaient ici, ils se trouveraient bientôt honteux de l’extravagance de l’intérêt qu’ils ont manifesté dans cette affaire, et j’ai lieu de coire que la translation des accusés, en calmant l’ivresse de l’esprit de parti, les ramènera promptement à ce sentiment. »

Donc on n’était pas, à Nogent-le-Rotrou, aussi communément convaincu de l’innocence de de Canchy et de de Mauduison que l’écrivait le Préfet d’Eure-et-Loir[1] ou que les témoins cités par la défense avaient cherché à le faire croire, et le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Tours était autorisé à mettre les juges en garde contre l’indépendance et la véracité de ces témoins[2].

Tiraillé, plutôt qu’hésitant, entre ces bruits tendancieux et ces sollicitations où perçait comme un reproche ; décidé, en tout état de cause, à persévérer

  1. Voir page 175.
  2. Voir pages 189-190.