Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/240

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Clément de Ris et Petit ; et les époux Lacroix coupables de détention du Sénateur dans leur ferme du Portail. En conséquence, de Canchy, de Mauduison et Gaudin étaient condamnés à la peine de mort ; Lacroix et sa femme à six années de gêne et à l’exposition pendant quatre heures ; tous cinq au remboursement des frais du procès. Lemesnager, Leclerc, Aubereau, Jourgeon et la femme Jourgeon furent acquittés.


VIII

La lecture de l’arrêt frappa les condamnés de stupeur. Ils s’attendaient à un acquittement. Les plaidoiries des défenseurs leur avaient mis au cœur un espoir qui était presque une certitude. « Je ne suis pas jugé ; je suis assassiné ! » s’écria de Canchy. À ce cri répondirent, comme un écho, les acclamations du public. De violentes manifestations éclatèrent : il fallut employer la force armée pour faire vider la salle ; plusieurs arrestations furent opérées.

Dans un hôtel voisin, Mme de Canchy attendait la fin de l’audience. De sa fenêtre, avec une anxiété croissant à mesure que l’heure s’avançait, elle regardait les groupes pressés sur la place du Palais. Soudain, à leur agitation, elle comprit que tout était fini ; son cœur se serra. La vue des gens expulsés du Tribunal par les soldats, leurs cris, achevèrent de lui révéler l’affreuse vérité. Éperdue, folle de désespoir, elle saisit un pistolet, et déjà elle le tournait contre elle-même quand Chauveau-Lagarde fit irruption dans la chambre, lui arracha l’arme des mains, et, évanouie, l’emporta