Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/30

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On danse, on aime, on s’amuse. La beauté s’essaie à de nouvelles conquêtes. Les seins reprennent une place plus rationnelle sur la poitrine des belles personnes, la taille redescend aux hanches, peu à peu, et c’est ainsi que vers 1820 elle a regagné son rang. Un coussin postérieur, comme au temps des vertugadins, ajoute à sa cambrure et soulage les jambes en développant les rondeurs aimables. Bientôt, selon l’habituelle exagération, la Made rétrécit cette malheureuse taille au point de la couper en deux, et, pour l’amenuiser encore, ballonne outrageusement ce qui l’environne, hanches, poitrine, et jusqu’aux épaules. Il y eut fureur, de faux appas, de manches bouffantes, et de fioritures.

Taille sans façon (catal.)

La littérature eut toujours une influence considérable sur ces choses. Le romantisme allemand portait à la langueur, à la rêverie. Il fut d’un genre suprême de paraître incomprise et mourante : Le romantisme français fit des lectrices poétiques, qu’un souffle pliait, qui maigrissaient de chagrins imaginaires. Ce n’étaient plus les embûches splendides où guettait la volupté armée, mais de minces roseaux agités par les passions flottantes, immatérielles. Leur âme