Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/48

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Cartonnage 1875

Le mannequin farci de fouarre du 16e siècle devint donc un chevalet porte-habits au 17e, prit une forme presqu’humaine vers 1750 quand le soin des vêtements se généralisa. On le confectionna en osier. Il réparait vers 1810 en fil de fer, puis en jonc, rembourré, vers 1848, puis en bois articulé pour les peintres, puis, pour les couturières, en carton cousu vers 1860, en papier collé cinq ans plus tard, enfin en papier collé garni d’ouate. Il possède alors des lignes semi-anatomiques, et on y reconnaît presque ce qu’il veut représenter.

Avant le 17e siècle les androïdes font merveille. II y a des êtres d’esprit sous ces cartonnages savants. Une concierge ouvre la porte et parle aux visiteurs, Descartes tient conversation avec sa fille Francine, qu’un sort malheureux fit jeter par dessus bord d’un vaisseau. On raconte que, depuis, les marins au long cours redoutèrent moins les femmes mécaniques, et que plus d’un en emporta pour des conversations moins métaphysiques. Je n’ai jamais pu l’expérimenter.

L’histoire du mannequin ? la femme elle-même, non pas celle de la nature, celle de nos goûts maniérés ou pervers, celle