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CHEZ NOS GENS

Pour que s’ouvre la grand’chambre, il ne suffit pas qu’on ait de la visite. Avoir de la visite, c’est plutôt recevoir des parents, des amis : ce sont là gens de la famille, presque de la maison. Ils connaissent les êtres : les voilà qui détellent et mettent leur cheval dedans ; ils entrent, ils s’installent, ils sont quasiment chez soi. On n’ouvre pas pour eux la grand’chambre.

Recevoir une visite est autre chose. C’est une dame de la ville qu’on a connue ; c’est un prêtre, ami de la famille ; c’est un personnage… Il doit venir, tout est prêt pour lui faire accueil, et la porte qui ne s’ouvre pas pour les autres s’ouvrira pour lui.

Mais la grande visite, la plus belle de toutes, et pour laquelle les gens de la maison s’endimanchent, c’est la visite de monsieur le Curé.