assis à l’avant, silencieux, il fumait sa pipe.
Le navigateur ne naviguait plus ; mais il avait encore sa goélette, et, beau temps mauvais temps, allait ainsi la voir, la voir et la soigner.
Cependant, il vint un jour où, pour aider à la dépense de la maison, il fallut vendre la goélette. Le vieillard s’y opposa longtemps ; à la fin, il comprit qu’il devait céder.
La goélette fut vendue, et le Capitaine voulut aller la livrer lui-même au nouveau patron. Il fit lentement le tour du bateau ; de sa vieille main tremblante et ridée, il toucha chaque cordage ; longtemps il caressa la barre du gouvernail. Remonté sur le quai, il regarda, triste, faire l’appareillage.
La Marie-Jeanne démarra et, voiles dehors, cingla vers le large.
Le vieux Capitaine la regardait filer, et de grosses larmes coulaient sur ses joues tannées.