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LE POÊLE




Le poêle de chez nous est à deux ponts, bas sur pattes, et massif. Sur ses flancs, aux parois épaisses, des reliefs déjà frustes dessinent des arabesques où se jouent des animaux étranges. Dans son vaste foyer, une bûche d’érable entre toute ronde, et, à l’époque des corvées, son fourneau cuit sans peine le repas de vingt batteurs de blé.

L’été, quand le soleil grâle les visages et mûrit les grains, le poêle se repose. Toujours à son poste pourtant, dans la cuisine, au beau mitan de la place, il se rend encore utile : il sert de garde-manger.

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