Aller au contenu

Page:Rivard - Chez nous, 1914.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’HEURE DES VACHES

pagées de la clôture… Mais c’est si joli de le voir aller qu’on regretterait presque de ne pas l’avoir manqué. Qui n’a pas chassé l’écureuil ne sait pas comme un lacet de crin noir au-dessus d’une petite tête rousse fait palpiter un cœur d’enfant.

À croquer des pommes, à cueillir des fraises, à courir les écureuils, nous finissions par arriver dans le clos d’en haut, et nous entendions tinter la clarine de la Rousse, une maîtresse vache, qui donnait, une traite portant l’autre, six pots et pinte. Déjà il se faisait tard ; les rayons obliques du soleil penchant nous le rappelaient.

Vite, nous rassemblions les bêtes, perdues dans la brousse — « Qué, vaches, qué ! » — ruminant derrière les arrachis — « Qué, vaches, qué ! » — couchées dans les fredoches — « Qué, vaches, qué »… D’elle-même, la Rousse prenait le bon chemin, et, tout le troupeau la suivant, c’était, dans la route,

41