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EN GRAND’CHARRETTE

faire. Quand une veilloche est chargée, Gédéon dit au fouleux : « Tiens-toi ben ! » et c’est assez : la Grise a compris ; sans autre commandement elle part, pour s’arrêter d’elle-même à l’autre amas ; et la charrette peut cahoter, vous vous en moquez bien ; car, au cri de Gédéon, vous vous êtes jeté à plat ventre dans le foin qui bondit.

Le chargement fini, Gédéon peignait avec sa fourche la chevelure de brindilles qui retombait de chaque côté, on perchait, et nous nous couchions sur la charge, pour gagner la grange, au bout de la terre du deuxième rang.

À la tombée du jour, la dernière charge prenait le chemin du village. Et c’est donc sur un voyage de foin que nous revenions du champ.

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