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CHEZ NOUS

sur le lambris du pignon ! Et de l’eau partout ! Faites la chaîne, vite ! Toi, veille au coin du sorouêt, c’est là que ça va prendre. Il y a assez de monde à la chaîne. Venez avec moi, vous autres : à la grange, avec des haches ! »

Une chaîne s’est formée, double, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre ; par là, de main en main, les chaudières vides descendent à la rivière ; par ici, de main en main, elles remontent remplies. « De l’eau ! De l’eau ! » Et le va-et-vient n’a pas de repos ni de cesse.

Cependant, une équipe s’est attaquée à la grange, cherche à étouffer le feu, démolit les pans, arrache des lambeaux de couverture. Efforts inutiles ! Le brasier, plus ardent, crépite ; on dirait une fusillade. Les flammes montent, se couchent sous le vent, viennent lécher la maison. Les braves gens qui sont au bout de la chaîne, sur le toit, se

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