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chez nous

qui ne continuait pas moins, de son pas tranquille, à suivre la route tracée.

✽ ✽

Juste comme la colombe revenait à l’arche, un brin d’herbe Saint-Jean au bec, nous passions la dernière barrière et nous nous trouvions sur la terre du deuxième rang, où le foin, fauché la veille et mis en veilloches pour la nuit, attendait les faneurs.

Ah ! on vous les éventrait, les veilloches ! on vous le retournait, le foin mûr ! on vous le faisait danser, au bout de la fourche ! C’était, dans l’air, un vol de brindilles qui s’éparpillaient.

Vite fatigués, cependant, nous ne tardions guère, pendant que le fanage se continuait, à ré joindre la Grise, dételée et à l’ombre sous un arbre. Nous avions cent choses à faire : la clôture à sauter, la grand’charrette à