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chez nous

tout de même ont fait pas mal de dégât ; et sur les danses, le luxe, la vanité des femmes, les aigrettes qu’elles portent sur leurs chapeaux, les batailles, la dernière débâcle… Le bonhomme s’en donne à l’aise et défile son répertoire, jusqu’à l’heure de la prière du soir, qu’il fait très bien, avec la famille, au pied de la grande croix noire de tempérance.

On lui a tendu, sur le plancher de la cuisine, une paillasse, parfois une peau de carriole. Il y passera la nuit, pas loin du chien, maintenant réconcilié.

Dès le petit matin, le vieux se lève, reprend son bâton, son panier, son sac. « À l’été prochaine ! » Il part ; mais il n’oublie jamais de remercier le bon monsieur de lui avoir donné à couvert, la bonne dame d’avoir mis un œuf dans son panier, un tapon de laine dans son sac.