Page:Rivard - Chez nous, 1919.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
chez nous

appris que les rentiers du village étaient comme qui dirait des habitants en retraite : ayant vendu leurs biens, ils finissaient là des jours paisibles, en mangeant leurs petits revenus.

Le tableau de ces tranquilles vieillards, assis sur le pas de leurs portes, sans autre souci que de se laisser vivre, était resté, dans le souvenir d’Anselme, comme l’image du bonheur sur terre ; et de cette impression première, lui était né le désir d’être un jour un rentier.

Anselme avait si souvent parlé de ce beau projet que Catherine n’y contredisait plus ; elle paraissait même partager l’ambition de son mari, mais sans enthousiasme, et comme pour lui faire plaisir.

À dire vrai, Anselme lui-même avait été longtemps sans croire beaucoup à son rêve ; mais, au plus dur de la peine, n’était-il pas agréable de penser que, plus tard, après avoir