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chez nous

têtes blondes, que d’une année à l’autre il ne trouve guère le temps de remonter là-haut, Ses bons offices sont constamment requis, et c’est grande joie d’ouïr dans la maison le bruit de son perpétuel balancement et les fredons berceurs qui l’accompagnent.

C’est la poulette grise
Qu’a pondu dans l’église…

C’est la mère qui, un autre enfant dans les bras ou le tricot aux doigts, berce du pied, tout en chantant ; sa voix répète plus bas la ritournelle à mesure que les bébés s’endorment, et lentement se tait quand le sommeil est venu.

C’est la poulette caille
Qu’a pondu dans la paille…

C’est le père dont la voix honnête cherche maladroitement à se faire plus douce. Sa femme va et vient, prépare la soupe du soir ;