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MANUEL DE LA PAROLE

36. La proposition participe se détache toujours du reste de la phrase par deux silences, ce qui du reste est généralement indiqué par la ponctuation. — Ex.

Les parts étant faites, le lion parla ainsi. (La Fontaine.)

SECTION III

LE MOUVEMENT

288. — Le mouvement est l’allure de la parole, lente, modérée, ou rapide. Il résulte du temps qu’on emploie à prononcer les mots, et de la durée des silences.

289.— En général, le mouvement doit être normal, ni trop lent, ni précipité.

La volubilité fatigue et l’orateur qui s’essouffle, et l’auditeur qui cherche à le suivre. Parler trop vite, c’est compromettre la clarté du discours. Le débit trop lent ennuie et impatiente. On se lasse bientôt d’un orateur dont la parole se traîne, languissante et monotone.

290. — Cependant, le mouvement doit varier suivant le sujet du discours et le personnage qu’on représente. Dans un morceau, l’allure initiale, loin d’être uniformément gardée, sera tantôt ralentie, tantôt accélérée, suivant les idées et les sentiments exprimés.

Le mouvement des sons est l’expression du mouvement des idées ; aussi le rythme de la parole change-t-il à tout instant, sous l’influence d’idées différentes. Cette variété d’allures est l’une des grâces de la diction.

C’est par l’interprétation qu’on connaît le degré de rapidité voulu par le sujet du discours, par l’idée ou