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MANUEL DE LA PAROLE

courbez-vBrins d’osier, brins d’osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.

Et vous serez aussi, brins d’osier, l’humble claie
Où, quand le vieux vannier tombe et meurt, on l’étend,
Tout prêt pour le cercueil. — Son convoi se répand,
Le soir, dans les sentiers où verdit l’oseraie.

courbez-vBrins d’osier, brins d’osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.

André Theuriet.


L’ANGE ET L’ENFANT


Un ange au radieux visage,
Penché sur le bord d’un berceau,
Semblait contempler son image
Comme dans l’onde d’un ruisseau.

« Charmant enfant qui me ressemble,
Disait-il, oh ! viens avec moi ;
Viens, nous serons heureux ensemble :
La terre est indigne de toi.

Là, jamais entière allégresse,
L’âme y souffre de ses plaisirs :
Les cris de joie ont leur tristesse,
Et les voluptés leurs soupirs.

La crainte est de toutes les fêtes :
Jamais un jour calme et serein
Du choc ténébreux des tempêtes
N’a garanti le lendemain.

Eh quoi ! les chagrins, les alarmes
Viendraient troubler ce front si pur !
Et par l’amertume des larmes
Se terniraient ces yeux d’azur !