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Le mécanisme vocal

et d’une résonance particulière, dont la combinaison constitue la voyelle nasale. — Quand la bouche n’est pas suffisamment ouverte, la résonance pure est sourde, et l’oreille ne perçoit que la résonance produite par le courant d’air introduit dans les fosses nasales, résonance pauvre et désagréable. Il faut donc avoir soin d’écarter les mâchoires, et d’émettre le son par la bouche et nullement par le nez. Cette remarque s’applique aux quatre voyelles nasales, an, in, on, un.

35. — in (è nasal).

Les organes dans la position indiquée pour è, à l’exception du voile du palais qui est abaissé.

36. — on (o nasal).

Les organes dans la position indiquée pour o, à l’exception du voile du palais qui est abaissé.

37. — un (e nasal).

Les organes dans la position indiquée pour e ou eu, à l’exception du voile du palais qui est abaissé.

Art. II.L’articulation des consonnes

38. — b (labio-labiale, explosive, vocalique).

Lèvres : rapprochées et appliquées l’une contre l’autre, puis séparées brusquement pour laisser s’échapper le souffle. — Langue : étendue dans la bouche et immobile. — Souffle : faible, vocalisé, et sortant avec explosion au moment où les lèvres se séparent.

Par souffle vocalisé, nous entendons un son, assez semblable à celui de l’e muet, produit par une vibration sourde des cordes vocales, qui précède et accompagne l’articulation. C’est le murmure laryngien. Ce murmure caractérise les vocaliques et leur donne une sonorité que n’ont point les soufflées. Les vocaliques sont aussi plus faiblement articulées que les soufflées ; car l’énergie du souffle est en partie dépensée à faire vibrer les cordes vocales. D’où les noms de faibles et fortes, de douces et dures. — On pourrait dire que les consonnes d’un même groupe ne sont qu’une même articulation accompagnée ou non du murmure laryngien. Ainsi, b est un p laryngien, p