Page:Riversdale - Vers l’amour, 1903.pdf/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




Souvenir de Buda-Pesth




Emporté par les cris de la musique fauve,
J’éprouve son vertige âpre et voluptueux
Qui semble m’évoquer les baisers de l’alcôve,
Tantôt calmes et lents, soudain impétueux ;
Et je pense aux forêts de ce pays sauvage
D’où naissent ces accords qui nous font tressaillir ;
Aux rochers imposants, à ce peuple en servage
Qui pleure son chagrin et veut le recueillir
Dans ces sons douloureux, image de son âme,
Que l’on ne comprend pas, mais qu’il sait exprimer
Par l’écho de ses chants, ardents comme la flamme,
Peuple que les Destins sont venus opprimer !



42