Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/217

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ses oncles qui la prit chez lui; un matin, il partit aux champs et dit à l’orpheline; "Garde la maison.» L’ange vint; la maison renfermait des jarres d’huile, l’ange les brisa, mit un bâton dans les mains de la jeune fille, la rendit muette et disparut. Son oncle revint et la chassa. Alors la pauvre orpheline se dirigea vers la campagne, elle rencontra un rocher sur lequel elle monta pour pleurer. Un homme. sortit de dessous le rocher. «Qu’as-tu donc, ô jeune fille, pour pleurer ainsi?» lui demanda-t-il. "Rien, répondit-elle; si vous voulez me recueillir, je garderai vos troupeaux.» — "C’est bien," reprit celui-ci. L’orpheline gardait un troupeau de veaux. Son maître la suivit pour savoir à quoi elle s’occupait, si c’était une honnête ou une mauvaise fille. Il l’aperçut un livre en main et pleurant. Assurément elle était bonne, et il rentra à sa maison. Le lendemain, il lui dit: «Ne garde plus les troupeaux, mais prépare-nous le dîner et le souper, et tiens la maison en ordre." Quelque temps après, il lui dit: "Mon fils t’épousera." — «Non, répondit-elle, je ne me marierai jamais." Son maître la pressa; à la fin, elle consentit à la proposition. Son futur