Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/30

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pas et ne meurs pas, voici la tête de mon frère. » — « Je ne pleurerai pas, » répondit- elle. Le lendemain, le roi, à peine levé, courut au piège et y trouva un corps sans tête. Il alla chez le vieillard et lui dit : « O vieillard, celui que j’ai pris n’a point de tête. » — « Va, répondit le vieillard, plante un clou dans son cou, un autre dans sa main droite, un autre dans sa main gauche, un autre dans son pied droit, un autre dans son pied gauche et le maître du corps viendra le réclamer. Le jeune homme dit à sa mère :« O ma mère, si tu veux enlever le corps de mon frère, prends une cruche d’huile sur ta tête, tu feindras de l’avoir laisser tomber dans la rue, et tu t’écrieras en gémissant : « O mes chers orphelins, que mangerez- vous ? » Ainsi fit la mère. Le roi la rencontra sur son passage : « Arrière, vilaine, » lui dit-il. « Hélas, seigneur, répondit celle- ci, cette cruche d’huile m’a échappé, et mes enfants n’ont rien à manger. » — « Va- t-en, » reprit le roi, et il remplit la cruche de louis d’or. La mère courut à sa maison. Dans la soirée, son fils se présenta au palais du roi, et se mêla au corps de garde. « Comment est fait Azrain, l’ange de la mort <’ a