Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/62

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du village. Dans l’après-midi, elles arrivèrent chez les sept frères : « C’est moi qui suis votre sœur, leur dit l’esclave, je viens auprès de vous. » Ils lui souhaitèrent la bienvenue. Le lendemain, ils la gardèrent à la maison ; quant à la jeune fille, on lui confia la garde des chameaux, et ils lui donnèrent un pain. Arrivée au pâturage, l’enfant déposa son pain sur un rocher et dit : « Monte, monte, ô rocher, je verrai le pays de mon père et de ma mère. On garde l’esclave à la maison, moi, on me met à garder les chameaux. » Et les chameaux broutaient ; elle pleurait, et les chameaux pleuraient, excepté un seul qui, étant sourd, ne l’entendait pas et ne faisait que brouter. Ainsi se passaient ses jours. Quelque temps après, ses frères lui dirent : « Esclave, fille de Juif, gardes-tu bien les chameaux dans le champ que nous t’avons montré ? » — «Ah ! Sidi, répondit-elle, c’est bien là que je les mène ; mais ils pleurent tous, excepté un seul qui, étant sourd, ne fait que brouter. » Le lendemain, le plus jeune des frères suivit la jeune fille et reconnut la vérité de ses paroles. Il courut trouver ses frères et leur dit : « Celle-ci n’est pas notre sœur. » — « Tu nous dis un mensonge, » ré-