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e. j. seltman

statère ressemble de bien près à notre pièce N.o 14 ; mais il est signé par Σ, qui probablement doit être le ΣΩ des N.os 12 et 13. Je pense qu’on peut supposer que les initiales qu’on relève sur ces belles monnaies sont celles d’artistes et non de magistrats, et que le graveur ΣΩ ou Σ (c’était peut-être, les métiers généralement se perpétuant dans la même famille, un petit-fils du ΣΩΣΩΝ de la plus belle époque), créa le modèle du type de la pièce N.o 12. Je m’imagine que peu après, il produisit la variété N.o 13 et le statère d’argent, et ce dernier coin étant destiné au monnayage d’un métal différent, il le distingua en renversant la position des sujets et en ajoutant le nom du dieu. Quelques temps après, un autre graveur, ΑΡ, copie ce type pour l’émission en or, et il y joint les marques de valeur[1].

Ce type de Zeus semble avoir été gravé d’après une belle sculpture contemporaine, puisque nous le rencontrons sur d’autres monnaies de l’époque. Le meilleur exemplaire, après les monnaies signées ΣΩ, serait peut-être le beau statère en or d’Alexandre d’Épire[2]. La figure y a perdu beaucoup de sa force majestueuse, et la tête, étant celle du dieu national de Dodona, est ceinte de feuilles de chêne. Mais sous d’autres rapports, il n’y a aucune différence marquée.

Malgré tout leur charme, ces têtes offrent pourtant un certain air de suffisance personnelle, qui diminue leur beauté esthétique et les place à un niveau moins élevé que les meilleures productions de l’époque précédente. À ce propos, remarquez l’œil grand

  1. Il y a aussi de belles monnaies en bronze avec la tête d’un héros portant le casque, ordinairement décrit comme l’Héraclide Archias oekiste de Syracuse, et avec Pégase sur le revers. Elles sont signées Σ.
  2. Guide to the coins of the ancients, British Museum, pl. XXXIII, n.o 11.