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BERTHE AUX GRANDS PIEDS

Et tous deux se sont mis bien vite à l’adorer.
L’ermite vient parfois lui dire d’espérer,
Et les gens qui, le soir, passent sans la connaître
L’écoutent un instant chanter à sa fenêtre :

Aux plis frileux
Des coteaux bleus
L’adieu du jour mourant se dissémine.
À petits pas,
Qu’on n’entend pas,
Sous les branches, la nuit chemine.

L’ombre des bois gagne les cieux…
Brodez, mes doigts ! Rêvez, mes yeux !

Des fleurs aux mains,
Par les chemins
Les bûcherons s’en viennent des clairières,
Et du clocher
Va s’épancher
L’appel des cloches en prières.

À l’heure où s’endorment les bois.
Rêvez, mes yeux ! Brodez, mes doigts !