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BERTHE AUX GRANDS PIEDS

Car la reine est méchante et sa beauté funeste
À ce charme obsesseur dont nul ne peut guérir.
Pépin tout à la fois l’adore et la déteste
D’un amour douloureux qui s’obstine à souffrir.

Lui qui l’espérait douce, et bonne, et maternelle,
Elle l’a tant déçu
Que parfois, comme en rêve, il songe : « Est-ce bien elle ? »
Et doute à son insu.

Est-ce triste ? être un roi puissant que l’on ménage,
Dont le fils portera la couronne de fer !
Être maître en Europe et serf en son ménage,
Et cuire en son amour comme dans un enfer !

Triste, oh ! triste ! — Et malgré le désir qui l’affame,
Un autre ennui le poinct,
C’est que les deux enfants qu’il a de cette femme
Ne lui ressemblent point.