Aller au contenu

Page:Robert - Histoire et description naturelle de la commune de Meudon, 1843.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aucun logement militaire ne pèserait sur la capitale, il en résulta que les environs furent inondés de soldats de toutes les nations, notamment de Russes et de Cosaques. Meudon en eut sa bonne part et le séjour qu’ils y firent, coûta assurément autant à la commune que si elle eût été pillée et saccagée[1].

  1. Je dois cependant avouer que la plus grande discipline ne cessa de régner parmi ces troupes ; on en aura une idée par la scène suivante dont je fus témoin. Les premiers soldats qui parurent dans le pays, le lendemain de l’entrée des ennemis à Paris, furent des fourrageurs du régiment de cuirassiers de la garde impériale russe. Arrivés sur la place du village, M. Bresson, frère du célèbre diplomate de ce nom, alors curé de Meudon, alla courageusement au milieu d’eux, s’informer de ce qu’ils voulaient. Apprenant que c’était du fourrage, il en dirigea quelques-uns chez mon père, qui demeurait près du presbytère. On crut devoir donner à l’un d’eux, qui l’avait sans doute demandée, une bouteille de vin ou d’eau de vie : toujours est-il que ce malheureux, étant retourné près de ses camarades, reçut, malgré l’intervention du bon curé, une volée de coups de plat de sabre