Page:Robert - Les Ondins, tome II.djvu/36

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Le Prince Corydon parut anéanti par ces paroles : il ne put y répondre que par un soupir ; &, quoiqu’il n’eût jamais ressenti une grande passion pour Argiliane, l’habitude qu’il s’étoit faite de la voir, de s’entretenir souvent avec elle de Science & des intérêts de l’Etat ; peut-être aussi l’espérance d’acquérir par ce mariage un des plus beaux Royaumes du monde, toutes ces raisons réunies lui firent souffrir impatiemment le discours de la Princesse. Il se plaignit amérement de son indifférence, fit de tendres reproches, & employa toute l’éloquence que peut former une ambition fondée sur des espérances que