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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/10

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VII.

Quelque grande que fut la faute originelle,
Si par l'être d'Adam elle se mesurait,
Pour expier ce mal notre mort suffirait,
Sans qu'il fallut souffrir une peine éternelle.
Mais l'objet infini de la Divinité
Se trouvant offensé par notre iniquité,
Rend le crime infini et la peine infinie.
Humanité, qui peut assez te déplorer,
Puisqu'infinis Enfers puniraient ta manie
Si ton être fini les pouvait endurer?

VIII.

Pour tirer l'univers de ce malheur extrême,
Ta justice, Grand Dieu, cédant à ton amour,
Dans ce nouveau chaos tu fais naître le jour
Par un nouveau Soleil que tu prends en toi-même.
Du milieu de ton sein de toute éternité,
Sans en rien altérer ta parfaite unité,
Procède ce Soleil qui t'égale en puissance
Et qui luit comme toi sur la voûte des cieux
Mais puisque c'est ton Fils, ton Verbe, et ton Essence,
Pourquoi serait-il moins adorable à nos yeux ?