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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/31

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XLIX.

De quel frémissement jusque dans les entrailles
Sens-je trembler mon cœur par l'horreur de ces coups
Qui s'en vont enfoncer d'impitoyables clous
Dans les membres sacrés d'un grand Dieu des batailles ?
Juifs, à quoi pensez-vous ? Le pôle de l'aimant
Attire moins le fer, que ce divin amant
Ne tire à lui sa Croix, et qu'il n'est tiré d'elle.
Les invisibles nœuds dont ils sont attachés
Feraient cesser en vous cette fureur cruelle,
Si d'incrédulité vous n'étiez point touchés.

L.

Si nous fûmes jadis punis par un déluge
Quand le Ciel courroucé versa tant de ruisseaux
Que les sommets des monts assiégés par les eaux
S'abîmèrent au lieu d'être notre refuge :
Pouvons-nous maintenant assez nous étonner
Qu'un déluge nouveau vienne pour nous donner
Un secours assuré contre toutes nos peines ?
Ô clous que vous serez désormais précieux,
Puisque du sang d'un Dieu vous ouvrez les fontaines
Qui lavent nos péchés et nous mènent aux Cieux.