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Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/35

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LVII.

Mes yeux, si de vos pleurs la source n'est tarie ;
Mon cœur, si la douleur n'éteint vos sentiments ;
Renouvelez vos pleurs et vos gémissements
Afin de compatir aux travaux de Marie.
Jamais nul des humains aux abois de la mort
De si cruels tourments n'a ressenti l'effort,
Ni même les Martyrs au milieu des tortures.
JÉSUS de cent bourreaux éprouvant la fureur,
En cent endroits du corps a reçu des blessures ;
Mais toutes ont percé la Vierge dans le cœur.

LVIII.

Comme un vainqueur jaloux d'éterniser sa gloire,
D'un illustre captif aime mieux triompher,
Que cruel, par la mort la mémoire étouffer
De celui qui vivant embellit sa victoire.
Ainsi le saint amour nous fait voir aujourd'hui
Que la mère d'un Dieu reçoit la loi de lui
Lorsque voulant mourir il la contraint de vivre :
Mais puisque par la Croix il obtient ce bonheur,
Quels Rois refuseront désormais de la suivre,
Si la Reine des Rois le tient à grand honneur ?