Aller au contenu

Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La pensée n’est rien sans l’action, ni l’action sans la pensée. Personne mieux que Jeanne ne connut cette alliance parfaite, à laquelle rêvent les plus hauts génies. Dans la moindre des paroles de Jeanne, prolongée par son action, dans le moindre de ses gestes, toujours informé en raison, toujours proposé en exemple, demeure une parcelle de vérité organisée et féconde. On aura fait un grand pas dans la connaissance de cet être unique lorsqu’on en sera persuadé.

N’étant ni philosophe ni théologien, je ne puis même esquisser ici ce Système de Jeanne auquel je voudrais que de plus qualifiés donnassent leurs soins ; comme ils les donnent à un Système de sainte Thérèse, un Système de Bossuet.

Rarement la sainteté a fait plus parfaite alliance avec l’intelligence, le génie à la fois religieux, civique, militaire et poétique. Charles Maurras a pu étudier magnifiquement la politique de cet être exceptionnel, on en pourrait étudier la théologie. La plus grande Sainte de France est aussi l’un de ses plus grands écrivains, l’un de ses plus grands politiques, l’un de ses plus grands généraux. On supplie les Français de ne pas faire du plus haut symbole de leur race une bien pensante héroïne de patronage.

On pourrait tirer du Procès de Jeanne d’Arc une sorte de catéchisme, par demandes et par réponses, où tout un idéal de vie serait rigoureusement déterminé.

D. — Croyez-vous que vous soyez sujette de l’Église ?

R. — Oui, Notre Seigneur premier servi.

Jeanne consent bien à dire qu’elle reçoit le sacrement d’Eucharistie à Pâques, mais quand on lui demande si elle le reçoit aux fêtes autres que Pâques, elle répond : Passez outre. C’est