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Page:Robert Brasillach - Le Procès de Jeanne d'Arc (1941).djvu/38

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Jeanne, à genoux et les deux mains posées sur le missel. — Je jure de dire vérité sur les choses qui me seront demandées et que je saurai, concernant la matière de foi.

L’Évêque. — Quels sont votre nom et votre surnom ?

Jeanne. — En mon pays, on m’appelait Jeannette et, après que je fus venue en France, on m’appela Jeanne. Du surnom, je ne sais rien.

L’Évêque. — Quel est votre lieu d’origine ?

Jeanne. — Je suis née au village de Domrémy, qui fait un avec le village de Greux. C’est au lieu dit Greux qu’est la principale église.

L’Évêque. — Quels étaient les noms de vos père et mère ?

Jeanne. — Mon père s’appelait Jacques d’Arc. Ma mère, Isabeau.

L’Évêque. — Où fûtes-vous baptisée ?

Jeanne. — En l’église de Domrémy.

L’Évêque. — Quels furent vos parrains et marraines ?

Jeanne. — Une de mes marraines s’appelait Agnès, l’autre Jeanne, l’autre Sibille. Un de mes parrains s’appelait Jean Lingué, l’autre Jean Barrey. J’eus plusieurs autres marraines, comme j’ai oui dire à ma mère.

L’Évêque. — Quel prêtre vous a baptisée ?

Jeanne. — Maître Jean Minet, à ce que je crois.

L’Évêque. — Vit-il encore ?

Jeanne. — Oui, à ce que je crois.

L’Évêque. — Quel âge avez-vous ?

Jeanne. — Comme il me semble, à peu près dix-neuf ans.

L’Évêque. — Qui vous a appris votre croyance ?

Jeanne. — J’ai appris de ma mère Pater Noster, Ave Maria, Credo. Je n’ai pas appris d’autre personne ma croyance, sinon de ma mère,

L’Évêque. — Dites Pater Noster.

Jeanne. — Entendez-moi en confession, et je vous le dirai volontiers.

L’Évêque. — Volontiers nous vous baillerons un ou deux notables hommes de la langue de France, devant lesquels vous direz Pater Noster.