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vous. Écrit à Compiègne, le vingt-deuxième jour d’août. »

L’Évêque. — Est-ce votre réponse que représente ladite copie ?

Jeanne. — J’estime avoir fait cette réponse en partie, non en tout.

L’Évêque. — Avez-vous dit savoir par le conseil du Roi des Rois ce que le comte devait croire en cette matière ?

Jeanne. — Je n’en sais rien.

L’Évêque. — Faisiez-vous doute à qui le comte devait obéir ?

Jeanne. — Je ne savais comment mander au comte à qui il devait obéir, puisqu’il me demandait de chercher à savoir à qui Dieu voulait qu’il obéit. Quant à moi, je crois que nous devons obéir à Notre Sire le Pape qui est à Rome. Je dis aussi au messager du comte autre chose qui n’est pas contenu dans la copie des lettres. Et si ledit messager n’était pas parti aussitôt, on l’eût jeté à l’eau, non toutefois par mon ordre. Sur ce que le comte me demandait de savoir, à qui Dieu voulait qu’il obéit, je répondis que je ne savais pas. Mais je lui mandai plusieurs choses qui ne furent pas mises en écrit. Et quant à ce qui est de moi, je crois en Notre Sire le Pape qui est à Rome.

L’Évêque. — Pourquoi avez-vous écrit que vous donneriez ailleurs réponse sur ce fait, puisque vous croyez en celui qui est à Rome.

Jeanne. — La réponse par moi donnée fut sur d’autres matières que sur le fait des trois Souverains pontifes.

L’Évêque. — Avez-vous dit que, sur le fait des trois Souverains pontifes, vous auriez conseil ?

Jeanne. — Jamais je n’écrivis ni fis écrire sur le fait des trois Souverains pontifes. En nom Dieu, je jure que jamais je n’écrivis ni fis écrire.

L’Évêque. — Avez-vous accoutumé de mettre dans vos lettres les noms Jhesus Maria avec une croix ?

Jeanne. — Sur aucunes, je les mettais, et