Aller au contenu

Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

yeux sur le sergent de la citadelle, qui m’avoit si bien servi dans ma troisième tournée en Angleterere, comme le jugeant plus capable de seconder mes desseins.

Ne sachant pas son nom, ni à qui m’adresser pour le découvrir, & n’étant connu d’aucun de mes gens, je pris le parti d’aller me promener dans la citadelle jusqu’à ce que je pusse le trouver. Le troisième jour j’y réussis, & je l’abordai. Il parut charmé de me revoir. Je lui dis que j’avois un bâtiment dans la rade, & l’invitai à venir me voir. (Il s’étoit trop bien trouvé de ma première rencontre pour négliger la seconde.) Je lui donnai le nom du bâtiment, après quoi nous nous séparâmes.

Le lendemain matin, il vint à bord : après l’avoir bien traité, je lui fis présent de six bouteilles d’eau-de-vie qu’il emporta avec promesse de revenir le jour suivant.

Je n’avois pas non plus osé confier à mon Capitaine les nouveaux projets que je méditois, ne lui croyant pas assez d’audace pour les seconder selon mes vues ; ainsi, ne voulant pas m’entretenir de cette affaire en sa présence, lorsque le sergent revint le lendemain, je me fis débarquer avec lui sur la côte voisine, sous le prétexte de nous y promener. Je laissais les