Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/40

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Il n’eut pas un mot à répliquer à un pareil argument. Je me livre à vous & me soumets à tout ce que vous exigerez de moi ; dictez, Monsieur : que faut-il que je fasse ? Telle fut sa réponse. Rien pour le moment, lui dis-je : ceci est un projet dont l’exécution demande des réflexions ; il me suffit de vous avoir dans la place pour me servir dans le besoin. Je lui demandai ensuite s’il connoissoit le garde-pavillon, & le portier de la place; il me répondit, qu’il connoissoit peu le garde, mais que le portier étoit son ami. Eh bien ! lui dis-je, tâchez de le gagner : nous aurons peut-être besoin de lui ; faites aussi connoissance avec le garde des signaux, & vous m’en rendrez compte à mon premier voyage. Je lui dis ensuite que je partois dans trois jours, & lui recommandai le secret ; après nous retournâmes à bord, d’où je le fis conduire à Plimouth.

Mes vues se portèrent plus loin. Il étoit incertain si le sergent parviendroit à gagner le garde-pavillon de la citadelle, qui pouvoit donner l’alarme. Je remédiai à cet inconvénient en me rendant maître du premier signal de la côte, qui étant à moi, répéteroit mal & à ma volonté.

J’avois à bord un matelot italien, nomme Thomas, que je m’étais attaché par de bons