Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/49

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qu’en cas d’entreprises, il répondoit que la grande porte de la citadelle, qui conduit aux batteries, seroit ouverte, ainsi que celle de la poterne à l’angle du bastion, par où les troupes pourroient défiler ; qu’au surplus, il encloueroit toutes les batteries, ainsi que j’avois paru le désirer. Ayant payé à chacun d’eux ce qui leur revenoit, je songeai à me rendre à Bristol, d’où je voulois passer en Irlande.

Avant mon départ je fus averti qu’on alloit vendre à l’enchère, dans le port, huit bâtimens marchands pris sur les François, & qu’il y auroit beaucoup à gagner sur cette acquisition. Je donnai ordre à mon agent principal de se porter acquéreur pour mon compte[1] ; après quoi je partis pour Bristol, d’où je me rendis en Irlande.

Je parcourus les différents ports de ce Royaume

  1. Les huit bâtimens furent achetés pour la somme de 2200 liv. sterlings. Je les fis conduire à Londres par les matelots de la Bretagne. Le Gouvernement qui éprouvoit une disette de bâtimens, les acheta pour la somme de 6400 liv. sterlings. Un particulier anglois n’auroit pas pu faire la même opération avec le même fuccès : il eût été obligé de faite assurer les navires, & n’eût pas trouvé les matelots necessaires. Je gagnai sur cette opération cent-cinq mille livres.