Page:Robida - Ali-baba.djvu/13

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que le liquide bouillît rapidement et, dans chacune des outres contenant un voleur, elle versa l’huile toute bouillante, leur enlevant ainsi la vie sans qu’ils eussent le temps de se défendre.

Elle accomplit cela sans faire le moindre bruit, après quoi elle éteignit sa lampe et se posta à la fenêtre de la cuisine, pour observer ce qui allait se passer. Elle n’était pas là depuis un quart d’heure que le chef des voleurs donna le signal convenu en jetant des petites pierres. Ne percevant aucun bruit, il se précipita dans la cour, et, approchant des outres, une odeur d’huile chaude et de brûlé lui saisit les narines. Il comprit que son entreprise venait d’échouer une fois encore et qu’il n’avait plus qu’à fuir.

Au retour du bain, Ali-Baba ne manqua pas de se trouver surpris en voyant les outres d’huile dans la cour. Morgiane raconta alors à son maître ce qu’elle avait fait pendant la nuit, et le mit au courant des marques tracées sur la porte.

— Tout ceci, dit-elle en terminant, est l’œuvre des brigands de la forêt… Ce que je ne m’explique pas, c’est qu’il en manquait deux… Il faut donc vous méfier encore…

— Morgiane, répartit Ali-Baba, je n’oublierai jamais que je te dois la vie… Et, en attendant, je t’affranchis de l’esclavage !

— Seigneur, dit-il, j’arrive de bien loin avec ce chargement d’huile.
— Seigneur, dit-il, j’arrive de bien loin avec ce chargement d’huile.

Aidé par Morgiane, Ali-Baba creusa au bout de son jardin une fosse