Enfin, elle prit de la main gauche le tambour de basque des mains d’Abdallah, et le présenta à Khodjah tandis que, dans sa main droite, elle tenait le poignard. Khodjah Houssain avait déjà tiré sa bourse et se préparait à l’ouvrir quand Morgiane, en possession de tout son courage lui enfonça le poignard dans le cœur, si profondément que la mort fut instantanée.
Dégrafant l’habit de Khodjah Houssain, elle montra à Ali-Baba le poignard dont il était armé.
— Comprenez-vous, maintenant, pourquoi votre hôte refusa de manger du sel avec vous ? Et ne reconnaissez-vous pas en lui le faux marchand d’huile, le chef des quarante voleurs ?
— Morgiane, répliqua Ali-Baba, je t’ai promis une récompense digne de tes bienfaits : je te choisis pour belle-fille !
Le fils d’Ali-Baba consentit volontiers à épouser Morgiane, et leurs noces furent célébrées quelques jours après.