Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/122

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Cassagnol d’un coup vigoureux, trancha les dernières cordelettes qui maintenaient le couvercle.

— Là ! fît-il, nous allons voir le trésor… C’est le grand moment !…

— Et les mains criblées de piqûres…

— Ce n’est rien… Je sens que mes jambes flageolent, passe-moi une assitoire…

— Attends ! attends ! je tremble…

— Non, du courage ! une… deux…

— Prends garde, s’il y avait quelque serpent dans la marmite…

— Tu es bête, Colombe, moi, ce n’est pas la peur, c’est l’émotion… une ! deux ! trois !… Voilà !

Et Cassagnol brusquement enleva le couvercle de la marmite.

— Elle est pleine ! s’écria Colombe, que d’argent !… Et des sacs encore…

— Pleins aussi ! dit Cassagnol, nous sommes riches !…

Attention, je renverse la marmite… Cornes de tarasque ! qu’elle est lourde !

Une masse de monnaies de toutes les tailles, s’étala sur la table autour de quelques sacs de vieille toile grise, avec de la poussière, beaucoup de poussière. Il y avait même dans une enveloppe de toile une croix et un cœur en or.

— Oh ! fît Colombe joignant les mains.

— Hein, tu vois ? dit Cassagnol, on peut y toucher sans se brûler à ce trésor, ce n’étaient pas tout à fait des païens, ces Wisigoths ; attends que j’ouvre les sacs pour admirer…

Il fallut le couteau pour éventrer les sacs de grosse toile d’où s’échappèrent des monnaies que Colombe essaya de mettre en piles régulières.