Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très vive, et qui semble disposer de trois ou quatre bras au moins, à la voir tourner et retourner les enfants alertes et pétulants, qui s’accrochent à elle, lui tirent sa jupe, passent sous ses ailes ou grimpent à l’assaut de ses épaules.

— Allons, enfants, en route ! s’écrie Colombe, marchons, il faut tout voir de ces tant belles cérémonies, les superbes seigneurs tout en soie et velours, les capitaines tout en fer…

La famille Cassagnol.

— Vite, suivons derrière les soldats, dit Cassagnol.

Colombe campe par terre trois des enfants et se hâte vers un coin des Lices sous la barbacane, où, mâchonnant quelques tiges de mauvaises herbes, un âne attend philosophiquement, sans souci des grands de la terre ni des harangues en vers comme en prose.

C’est Belleàvoir, une ânesse d’âge mûr, au pelage abondant et hérissé par endroits, ou tout à fait râpé ailleurs, Belleàvoir est chargée de paniers, les paniers où Cassagnol, le jardinier et non le troubadour, porte ses légumes au marché.

Colombe se dépêche, elle met quatre des enfants dans