Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/43

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groseilliers dont ses coups de pioche compromettaient l’existence. D’autres inquiétudes le tracassaient. Voilà qu’un vilain individu, noir et barbu, inconnu à tous dans le quartier, était venu se loger juste en face de la maison Cassagnol, de l’autre côté du Grand-Puits.

Dès le premier jour, Cassagnol avait été mal impressionné et l’avait dit à Colombe. L’homme était de mine louche, ce vilain chafouin vous avait un œil mobile et rusé qui ne disait rien de bon. Et toujours en mouvement, cet œil, toujours revenant au Grand-Puits, tournant autour et paraissant vouloir percer les pierres.

Chaque fois que Cassagnol met le nez dehors, son regard se heurte à cet œil rusé du vilain chafouin, qui se voile ou se détourne, et l’homme regarde en l’air en affectant des airs indifférents qui ne trompent point le perspicace Antoine.

— Pas de doute ! dit Antoine à Colombe, guette l’individu,
Le vilain chafouin.
tu le verras aller et venir sur la place, entre sa porte et le Grand-Puits, en ayant l’air de mesurer ses pas… Cet escroc cherche aussi le trésor, notre trésor !… Et tu sais, il n’est pas du pays, lui, personne ici ne le connaît… Il faut donc nous dépêcher pour ne pas lui laisser enlever le trésor à notre barbe !

Cassagnol n’a pas dormi de la nuit, il a médité longuement. Le jardin n’a rien donné et ne donnera rien décidément, il faut chercher le souterrain ailleurs, il faut fouiller sous la maison en partant de la cave, c’est la bonne méthode.

Cette cave d’ailleurs est profonde et biscornue, elle s’en fonce un peu de côté et se termine à des éboulements qui