tenter de fourrer ses moustaches dans un plat d’oignons mijotant sur le fourneau.
Colombe y courut promptement, le rat sauta à terre et
fila sous la table, les petits effarés levaient les jambes en
poussant des cris de terreur.
Colombe distribuait des coups
de pied.
— Il est parti, dit Colombe à Cassagnol qui venait se mettre à table, mais d’où vient-il celui-là ? Je savais que nous avions des souris, mais pas de rats…
— Il nous faudrait un chat, dit Cassagnol, il n’y a pas de bonne maison sans chat.
— Oh, le voilà encore ! s’écrièrent les enfants d’une seule voix, mais en montrant chacun un endroit différent.
— Le gueux de rat ! dit Cassagnol, je te vais le recevoir !
— Non, pas un rat, ils sont quatre ! s’écria Colombe, non, six… non, huit, neuf… Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Ah ! ah ! fit Cassagnol déposant sa cuiller, moi qui commençais ma soupe…, je n’aime pas qu’on me dérange, je te vais les massacrer !
Ce n’était plus un rat tout seul, ils étaient une vingtaine, de toute taille, qui galopaient partout, se fourraient sous les meubles ou se lançaient à l’escalade de la table et du fourneau.
Cassagnol saisit un balai qui se trouvait là heureusement et engagea le combat. Plusieurs assaillants mordirent la poussière, les enfants affolés criaient montés sur les chaises