Page:Robida - Le Tresor de Carcassonne, 1934.djvu/76

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château, c’est comme ça que je suis arrivé aux étables du voisin, et tous ces rats ont passé par le trou… Le trésor n’est pas par là, je vais tout de suite aller boucher ça…

— Ne t’en vas pas ! ne t’en vas pas ! s’écria Colombe, tiens, écoute les canards, tes rats les assassinent !

Cassagnol reprit le gourdin qu’il avait déjà jeté et courut
Deux ou trois rats venaient
de lui monter sur le dos.
derrière l’appentis de Belleàvoir. Colombe élevait là de beaux canards et une couvée de canetons, commencement d’une basse-cour qu’elle voyait déjà en rêve florissante et débordante.

On entendait des coins-coins enroués et des battements d’ailes ; les rats pourchassés et massacrés d’un côté avaient filé par là. Hélas, ils avaient déjà fait du ravage lorsque survint Cassagnol. Les fâches, fuyant les grands coups de bec des canards adultes, s’étaient attaqués aux innocents canetons qui se débattaient en vain, et déjà trois ou quatre gisaient étranglés sur le sol.

Cassagnol ne put que les venger en exterminant leurs assassins, à furieux coups de gourdin accompagnés de violentes malédictions, mais hélas, cela ne pouvait les ressusciter et il fut obligé de laisser voir à Colombe les cadavres des infortunés canetons.

— C’est ma faute, dit-il piteusement, je le reconnais, j’ai fait la bêtise d’appuyer trop à gauche…

Cathounette et Fleurette pleuraient, prises d’un vrai désespoir, Colombe aussi gémissait.