Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/193

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« Messieurs… mes enfants… toutes les punitions sont levées et je donne congé à tout le monde jusqu’à lundi matin !

— Bravo ! bravo ! des liqueurs ! des liqueurs !

— Attendez ! j’espère que chacun se conduira décemment et que je n’aurai de reproches à faire à personne… Donc, rentrée générale lundi à onze heures pour le déjeuner ; s’il y a des absences non motivées, les manquants seront privés de dessert pendant toute la semaine !


Et que vite il s’apprête
À payer des liqueurs !

entonna toute la foule.

— C’est juste ! dit le philanthrope, le congé ne viendra qu’après les réjouissances ! Je vais donner des ordres… »

Le philanthrope entraîna Mlle Malicorne.

« J’ai les larmes aux yeux, fit-il ; vous voyez qu’ils sont en bonne voie de régénération… Cependant si j’ai un conseil à vous donner, c’est de ne pas trop vous attarder dans les environs ; tout mon monde est en congé, les routes ne seront peut-être pas très sûres tout à l’heure. »

Mlle Malicorne hâta le pas et rejoignit Hélène dans la loge du concierge.

« Allons, en aérocab, ma chère secrétaire et rentrons !

— Mademoiselle, s’écria Hélène, je vous remercie infiniment pour les excellents conseils que vous avez prodigués à une bien pauvre élève, je vous en serai éternellement reconnaissante ; mais j’ai réfléchi, je ne veux plus être avocate…

— Comment ? vous renoncez à la carrière… vous n’y pensez pas, après un si beau début !

— Je suis décidée ! j’abandonne le barreau… et l’infortuné Jupille ! »