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II


Professeurs de politique. — La classe de gouvernement et la classe d’opposition. — Le professeur d’éreintement. — Tas de ministres ! Les examens du Conservatoire politique.


Louise Muche (de la Seine).
Louise Muche (de la Seine).

Profitant des excellents avis de Louise Muche (de la Seine), Hélène se mit à suivre alternativement les deux classes du Conservatoire, la classe de gouvernement et la classe d’opposition.

Dans la classe de gouvernement, des hommes politiques en retraite, presque tous anciens ministres, apprenaient aux jeunes élèves, masculins et féminins, les principes généraux du grand art de gouverner, la manière de déjouer les attaques de l’opposition et de diriger les groupes parlementaires. Le plus éminent professeur de cette classe était un grand orateur qui avait été onze fois ministre et qui n’avait abandonné son portefeuille que pour se consacrer entièrement au professorat. En dehors de ses cours du Conservatoire et des leçons particulières à mille francs le cachet qu’il donnait encore, disait-on, à quelques députés, cet ancien ministre trouvait encore le temps d’écrire d’excellents traités sur l’art politique, à l’usage des élèves du Conservatoire et des hommes politiques en exercice eux-mêmes. Son grand manuel de l’homme politique était dans toutes les mains et les représentants de la France trouvaient d’utiles inspirations dans son formulaire du député, choix de discours et de thèmes pour toutes les circonstances.

Les professeurs de la classe d’opposition étaient aussi des illustrations de nos assemblées parlementaires. La plupart étaient entrés dans l’enseignement par esprit politique, pour former des élèves habiles à lutter contre le pouvoir. Vétérans des grandes luttes, ils apprenaient aux jeunes