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Sa voisine, Louise Muche (de la Seine), suivait au contraire les leçons des professeurs gouvernementaux ou opposants avec une attention qui ne se démentait pas et elle ne manquait jamais, au cours pratique d’éloquence parlementaire, de se lancer ardemment dans la discussion. Aussi portait-elle régulièrement dans sa famille, à la fin de chaque semaine, des mentions honorables et de bonnes notes, tandis qu’Hélène ne pouvait obtenir sur son cahier de semaine que les mentions mal, très mal, tout à fait mal, à peu près ou passable.

CONCOURS D’ORDRES DU JOUR.
CONCOURS D’ORDRES DU JOUR.

M. et Mme Ponto s’en affligeaient. M. Ponto était assez ennuyé de voir de plus en plus reculer le moment où il pourrait se débarrasser du fardeau de sa tutelle et Mme Ponto renonçait avec peine à l’espoir de trouver en Hélène une bonne recrue pour le grand parti féminin.

L’excellente Mme Ponto s’en allait souvent trouver le directeur du Conservatoire pour lui parler de sa pupille, mais elle en revenait chaque fois avec des nouvelles peu encourageantes. Hélène ne faisait pas de progrès. Elle savait à peine opérer une distinction entre les attributions d’un député et celles d’un simple sous-préfet. Elle ne mordait pas au cours de parlementarisme et confondait souvent dans ses devoirs le gouvernement et l’opposition, attaquant les ministères dans la classe de gouvernement et défendant les mesures ministérielles dans la classe d’opposition.

Au cours d’éloquence parlementaire, elle n’avait pas une seule fois paru à la tribune, malgré les espérances que son heureux début comme avocate dans l’affaire Jupille avait pu faire concevoir. En trois mois, elle