Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/219

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savons dans quelles voies ténébreuses ils vont conduire notre pays ami de la lumière et…… (voilà le pathos, qui va commencer ! )…… et vous appelez ça de l’éreintement ! J’en appelle à tous vos camarades ! »

Toute la classe se mit à rire, à la grande confusion de la malheureuse Hélène.

« Voici, reprit le professeur, comment il fallait commencer :

« Tas de ministres !  !  !
TAS DE MINISTRES !
TAS DE MINISTRES !

« L’être immonde qui préside à la distribution des portefeuilles a bien choisi ses acolytes. Nous nous y attendions ! Robert-Macaire ne saurait vivre sans Bertrand. Il ne lui confierait certes pas son porte-monnaie personnel, mais il lui prête celui de la France avec le portefeuille des finances. Les autres Bertrands sont dignes de.ce boursicoteur, de ce coulissier failli, de ce trappeur de la Bourse. (Vous savez, jeunes élèves, que j’ai donné toute latitude pour les accusations à porter individuellement contre chaque ministre, je ne veux pas gêner votre fantaisie ni couper les ailes à votre inspiration.) Je reprends… le ministre de la justice est bien connu de la justice ; il a dans sa vie certaines histoires que nous nous proposons de raconter un jour ; sans trop appuyer aujourd’hui sur son hideux passé, nous pouvons bien dire qu’il s’agit d’un certain plat de champignons douteux qu’il offrit un jour à sa belle-mère. Le ministre de la guerre est un gendarme furibond et moustachu, mais ce n’est que cela ; le brave homme, intelligent comme son sabre, ne nous fait pas peur. Nous plaignons au