Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/223

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nouveau modèle que j’ai offerte à la commune me remplace au poste du danger ! Permettez au pompier honoraire de…

Mesdames, messieurs !

C’est avec un légitime orgueil que je prends la parole en ce jour de fête, pour saluer l’effigie de bronze du grand homme que notre belle cité s’honore d’avoir vu naître. L’illustre homme d’État, dont je suis l’humble successeur, a représenté pendant trente-cinq ans notre arrondissement aux Chambres législatives et nous nous souvenons tous avec orgueil qu’il tint pendant sept jours, en 19.., le portefeuille des travaux publics et qu’ensuite, à maintes reprises, il fut sur le point de figurer dans différentes combinaisons ministérielles…

Chers collègues !

Je suis heureux, chaque année, à la fin de la session du conseil général, de pouvoir vous dire à ce banquet qui couronne nos travaux…

Citoyens et citoyennes !
Au banquet des sapeurs.
Au banquet des sapeurs.

Un seul mot avant l’ouverture du scrutin. Je me sens trop au-dessus des calomnies de mes adversaires pour y répondre autrement que par le silence du mépris. Les insinuations malveillantes de mon honorable concurrent, cet homme vil, abject et taré, ne sauraient m’atteindre. Je suis et serai toujours le champion du progrès…

Et ce fut tout. Après ces quelques phrases l’inspiration s’arrêta. Hélène, pendant huit jours et huit nuits, se tortura l’esprit pour trouver quelque chose à y ajouter. En vain elle consulta Cicéron, Bossuet, Mirabeau, Gambetta, le souffle lui manqua ; tout ce qu’elle put faire, ce fut de coudre à ces commencements de discours une brusque péroraison en deux lignes.

La veille de la remise des devoirs, une idée lui vint. Puisque ces