idées ont toujours eu à combattre, pour se faire jour, les ennemis du mouvement et du progrès, les satisfaits, les égoïstes et les repus… Nous lutterons ! je vais présenter mon projet à la Chambre, ma femme est députée, elle le déposera elle-même…
— Vous supprimez la politique, la Chambre repoussera votre projet sans discussion par la question préalable !
— C’est vrai… j’ai contre moi l’égoïsme gouvernemental et parlementaire, mais il me reste l’avenir… Je vais écrire une brochure ! je ferai le bonheur de nos descendants malgré vous, et dans cinquante ans la France sera une raison sociale !
— Allons, cher monsieur Ponto, sans rancune… Comment, fit le président du conseil en frappant sur le président de la République, nous venons à peine d’installer notre président mécanique, et vous voulez déjà le renverser !
— Eh, mon Dieu, répondit M. Ponto, nous en aurions fait un gérant suprême mécanique, avec des sous-gérants… je m’en remets à l’avenir ! »
M. Ponto et sa secrétaire remontèrent en aérocab.
« Ouf ! fit M. Ponto en s’asseyant sur les moelleux coussins, ma grande idée n’a pas eu de succès dans les sphères gouvernementales, j’ai besoin de distractions… Voyons, allons à Central-Tube voir où en sont nos travaux… Mécanicien, au tube de Brest ! »
Il était trois heures ; en vingt minutes, le tube transporta ses voyageurs à Brest, à l’embranchement du tube transatlantique. L’ingénieur de la ligne accourut au-devant de M. Ponto.
« Un train spécial pour Central-Tube tout de suite, dit M. Ponto, je suis pressé ! »
L’immense tube de fer du tunnel transatlantique sert d’enveloppe à deux autres tubes, un pour l’aller et un pour le retour, dans lesquels circulent les trains. Tous les quatre kilomètres, dans le grand tube, se trouvent