formalités autrefois exigées pour le mariage ont été bien simplifiées — trois jours de publications suffisent. Et même les parents peuvent donner leur consentement par le téléphone, ce qui est un avantage très apprécié à notre époque affairée et surmenée où l’on a si peu de temps à perdre en vaines formalités.
Comme la famille Ponto sortait de la mairie pour se rendre à l’église, on rencontra les Cardonnaz qui ouvrirent des yeux démesurés devant la robe blanche d’Hélène. M. Cardonnaz furieux rentra chez lui et téléphona rapidement à M. Ponto :
« J’aurais dû stipuler dédit… manque de parole abominable ! procédé inqualifiable ! »
M. Ponto ne comprit rien à cette dépêche ; mais comme il était très occupé, il en remit l’explication au dîner.
On devine sa surprise lorsqu’en arrivant à sa villa de Mancheville, il aperçut Hélène revêtue de sa robe de mariée. Philippe, avec le plus grand sang-froid, lui présenta sa femme et le remercia d’avoir consenti, sans se faire prier, à faire son bonheur.
« Toujours aussi peu pratique ! dit-il tout bas à son fils : puis, embrassant Hélène, le brave banquier ajouta : Ouf ! je suis donc enfin débarrassé du souci de ma tutelle ! »